Designer ce qui doit être lu

Sentiments de directeur artistique 3/3

Formé dans une école d’art

Pour « driver » ces autres créatifs, comme à chaque fois que nous devons manager des hommes et des femmes, il faut un minimum les connaître et savoir aussi sur le bout des doigts le métier qu’ils exercent et ainsi les respecter et tirer une grande joie de cette complicité… c’est la raison pour laquelle tout bon DA qui se respecte a été formé dans une école d’art où il a pu recevoir un enseignement initial (les 2 premières années) sur l’ensemble des Beaux-Arts que sont, la peinture, la gravure, la sculpture, le dessin, la photographie, la sérigraphie… avec des cours sur l’histoire de l’art, le design d’espace et la couleur. Dans un second temps (les 3 dernières années, et oui, les études d’arts durent 5 ans !) un enseignement plus spécialisé sur l’un des domaines qu’il aura choisi parmi 3 « départements » : Art, Communication et Design. En choisissant le département Communication (comme j’ai pu le faire au début des années 90), le DA a appris, entre autres : la typographie et son histoire, la publicité de toutes les époques, le design graphique et les grands noms de la discipline ainsi que l’épopée de la photographie et les principes de la mise en page. Tout ce pourquoi on le paye de nos jours lorsqu’on fait appel à ses services !

La contrainte, moteur de la créativité !

Car, oui un DA a un prix. Le prix de tous ces savoir-faire acquis non seulement pendant ces 5 longues années d’études mais aussi tout au long de son histoire personnelle et de ses différents parcours professionnels. Sachez que si le DA a la science de l’art, il en connaît aussi le coût. Il porte toujours une attention particulière à l’économie et au respect des contraintes budgétaires et de fabrication* ! Les contraintes budgétaires, associées à d’autres, particulières à chaque annonceur, confèrent au travail un regain de créativité. En effet, c’est souvent la contrainte qui participe à la force de la créativité ! En plus de tout cela, le DA sait vendre sa création. Il argumente parfaitement ces choix, qu’ils soient typographiques ou iconographiques, c’est sa force. Il fait souvent appel à son sens aigüe de la diplomatie et à sa pédagogie pour convaincre ses partenaires et ses clients (les annonceurs)… car son but est aussi de faire vendre le produit ou l’adhésion au projet de la part du client final. Quelle serait sa valeur et de quelle déontologie pourrait-il s’enorgueillir s’il ne s’intéressait pas au résultat de son travail ? C’est justement cet attrait qui fait qu’on le reconnaît comme étant un bon DA, en plus de son sens esthétique, sa culture du beau, son attention aux tendances et sa grande capacité à se remettre en question !

Le métier de directeur artistique est passionnant, créer et donner vie à des concepts tout en jouant avec des images est enthousiasmant. En effet, en ce qui me concerne, voir le fruit de son travail passer sur les rails de toute une région est gratifiant (cf. les TER Rhône-Alpes entre 2007 et maintenant) ! Du logo à l’identité visuelle et la charte graphique en passant par la couverture de livre, mon métier de DA est hyper motivant, créer des images, les choisir et les vendre sont des expériences riches ! C’est presque magique ! D’ailleurs, dans image il y a magie… l’aviez-vous remarqué ? [fin]

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DA chez Créacom-EDC à Paris, Philippe Guitton a inventé ce visuel pour la publicité des nouveaux parkings attenants aux Gares SNCF lors du lancement du TGV Méditerranée détournant le principe de «bouchonage» des chevaux à l’époque où ces équidés accompagnaient l’homme dans tous ses déplacements. Le report de cette idée a donné un cheval garé en lieu et place d’une voiture… ne vous inquiétez pas, votre voiture sera bichonnée en votre absence.